L’heure est aux vœux. Qui se résument habituellement à une série de clichés style santé, prospérité et le paradis à la fin de vos jours, et personne ne cherche plus loin. Au moins, quand j’étais aux études, on me souhaitait «du succès dans mes études», ce qui résonnait un tant soit peu plus juste à mon oreille. Mais mis à part les vœux évidents (la santé aux personnes malades, la longévité aux vieux, l’argent aux pauvres et le succès aux études pour les étudiants), les autres sonnaient — et sonnent toujours — creux. Prenez la prospérité, par exemple. Il me semble que c’est un souhait qu’on peut exprimer au gouvernement d’un pays, mais à une personne? Sois prospère et tais-toi? Vous ne trouvez pas que ça tombe un peu à plat, ce souhait? Et la santé, qu’on se souhaite mutuellement sans discrimination? Vous croyez que c’est mieux? Mais qui se soucie de la santé de l’autre, je vous le demande? Reste l’argent, que certains souhaitent à qui veut l’entendre, mais je pense que c’est un souhait hypocrite car personne n’a envie que son voisin devienne subitement plus riche que soi. Alors? Que souhaiter? De retrouver notre «enfant intérieur»? Ce serait déjà mieux…
Car oui, il y a mieux. Il faut juste y penser un peu. C’est ce que j’ai fait et c’est ce que je partage avec vous en ce jour de circonstance.
Mon premier souhait serait que vous apprivoisiez le temps. Car si le temps n’a pas besoin de nous pour exister, nous les humains avons besoin du temps pour vivre; certes, on ne peut ni le ralentir, ni l’accélérer, mais on peut le mettre à profit avec plus ou moins de succès. Apprivoiser le temps c’est ne plus en être victime, c’est, par extension, se familiariser avec la vie. Et c’est là le fond de mon souhait.
Mon deuxième souhait concerne le pilote automatique. Combien parmi vous marchent sur cette fonction? J’admets que le pilote automatique est bien pratique parfois — on n’a pas à penser —, mais il est également dangereux quand il nous enlève tout sens critique et nous fait marcher les yeux fermés sous prétexte qu’on sait où on va. Débranchez le pilote automatique et voyez où vous allez, c’est ce que je vous souhaite.
Dans le même ordre d’idée, je vous souhaite de vous détacher du «faut ben» (« il faut bien que… »). Combien de fois l’entend-on, cette merveilleuse excuse bonne à toutes les sauces (car elle se conjugue également au passé, au futur et au conditionnel)? On aime dire : «Je n’ai pas le choix, il faut bien que… » Certes, nous avons tous des obligations. Mais pas QUE des obligations. Nous avons aussi des options qu’il faut considérer sans se cacher derrière le «faut ben», des options dont nous sommes entièrement responsables; des petits plaisirs aussi qui ne sont nullement des obligations et qui donnent du prix à la vie. Pourquoi passer à côté?
Je vous souhaite également de regarder avec les yeux grand ouverts et d’écouter des deux oreilles. On ne sait pas tout. On ne sait jamais tout. Il y a toujours quelque notion à apprendre, quelque sensation à éprouver, quelque vérité à découvrir, un monde à s'émerveiller. Soyez alertes, soyez curieux, soyez intéressés. Je vous souhaite de retrouver ou de garder votre curiosité d’enfant.
Enfin, je vous souhaite la paix. Pas celle du monde — faut quand même pas rêver — mais celle du cœur, qui est d’un grand confort et d’un non moins grand réconfort. Je vous souhaite de lâcher votre souffle, de desserrer les dents et d’apprécier ce que vous avez, même si ce n’est pas tout à fait ce que vous désirez.
En résumé — et je puis le dire maintenant —, je vous souhaite une bonne année 2013!
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