Pour tout vous dire, j’avais décidé de vous offrir ce texte en guise de clôture à 2012. Mais je trouvais qu’il n’était peut-être pas de mise de vous parler de choses dures et tristes alors que l’heure était aux réjouissances. Comme ma compagne était tout à fait d’accord avec moi, je me suis abstenu. Mais l’article d’aujourd’hui sur Haiti Libre que mon ami Antonio a suggéré sur son mur Facebook, m’incite à y revenir. Car je crois qu’il faut faire la part des choses.
Qu’on veuille dédramatiser l’insécurité chronique du pays est tout à fait normal. Il semble en effet paradoxal de vouloir développer le tourisme tandis que l’insécurité est décriée partout comme endémique. Mais malgré tous les chiffres qu’on nous avance dans l'article, la situation au pays reste, hélas, catastrophique. Je vous en donne un triste exemple, survenu le 25 décembre ici aux Cayes.
En ce jour de paix et d’amour universel, des bandits ont kidnappé un enfant de 8 ans, ont rançonné les parents pour $150,000 US et voyant que ceux-ci ne pouvaient offrir plus de $25,000, ont torturé l’enfant (bras cassés, langue coupée, yeux crevés) avant de le tuer. Je vous dis ça comme ça, rapide parce que c’est tellement horrible que je veux que vous passiez vite. Mais c’est réellement arrivé. Un enfant de 8 ans. Torturé et mis à mort cruellement. Le jour de Noël. Alors je ne sais pas si ces choses arrivent aussi en Jamaïque ou à Trinidad, mais ici, elles sont assez fréquentes, en fait, de plus en plus fréquentes, notamment en ce qui a trait au kidnapping des jeunes enfants.
Récemment (le 28 décembre dernier), le département d'État américain s’adressait ainsi à ses ressortissants:
"U.S. citizens have been victims of violent crime, including murder and kidnapping, predominantly in the Port-au-Prince area. No one is safe from kidnapping, regardless of occupation, nationality, race, gender, or age. In recent months, travelers arriving in Port-au- Prince on flights from the United States were attacked and robbed shortly after departing the airport. At least two U.S. citizens were shot and killed in robbery and kidnapping incidents in 2012."Tout cela ne signifie rien de bon, vous l’avez compris. Mais c’est la triste réalité, hélas! Alors qu’on s’efforce de redorer le blason haïtien et de minimiser l’impact de cette réelle insécurité en comparant Haïti aux autres pays antillais, je veux bien, mais ne me dites surtout pas que le phénomène n’est pas préoccupant : il l’est. Car comme le message du département américain le dit : personne n’est à l’abri du kidnapping, ni les étrangers que nous sommes (ce qui était pourtant le cas auparavant), ni même les jeunes enfants.
Si bien que je ne peux en tout état de cause, souscrire à l’opinion de l’article d’Haiti Libre, même si j’en comprends la raison d’être. Mais comme je l’ai déjà dit, il y a malheureusement loin de la coupe aux lèvres et malgré le désir de promouvoir le tourisme, il faudra certainement que l’on puisse contenir, voire réduire cette insécurité chronique avant que les touristes s’y frottent car l’effet en serait désastreux.
Je conclus en vous disant ce que je vous ai toujours dit : Haïti n’est pas un pays facile et les défis sont de taille pour que les gens accèdent à ce que l’on considère une qualité de vie acceptable. Et malgré la meilleure volonté du monde, ce n’est pas demain la veille que cela se fera. Mais chaque petit pas vers l’avant reste tout de même un pas dans la bonne direction et je pense qu’il faut s’encourager.
Mais en restant très prudent, tout de même…
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