samedi 2 février 2013
Une autre chandeleur
Dois-je vous rappeler que nous sommes à la chandeleur, à ce moment où, selon le dicton populaire, «l’hiver passe ou prend vigueur»? Oui bon, je sais : vous allez encore me ramener l’histoire de cette stupide marmotte qui n’en a rien à cirer de l’hiver, puisqu’elle dort. Elle sort de son trou juste pour se virer de bord et tout le monde halète à l'idée de la révélation que son comportement est supposé signifier... En fait, pour vous qui vous les gelez jusqu’en avril, marmotte ou pas, il me semble que de savoir si, le 2 février, l’hiver passe ou prend vigueur est tout de même intéressant, même s’il ne s’agit que d’un dicton. Et qu'est-ce qui fait que l'hiver faiblit ou se renforce? Un autre dicton le précise : «Si la Chandeleur pleure, l'hiver ne demeure.» Voilà, vous savez tout maintenant et je souhaite qu'il pleuve dans votre coin, même si la pluie l'hiver, c'est un peu contrariant. Mais au moins vous saurez que l'hiver s’estompera rapidement par la suite…En tout cas et par solidarité j'imagine, nous avons eu un peu de pluie ce matin ici, signe indubitable que notre «hiver» tire à sa fin...
J’ai répété à plusieurs reprises que les saisons n’existaient pas dans ce pays. Je ne parle pas seulement sur le plan climatique, mais aussi et surtout sur le plan culturel : les Haïtiens ne comptent pas en saisons, mais plutôt en mois, certains (décembre, janvier…) étant plus frais que d’autres (juillet, août…). Les récoltes ont lieu tout au long de l’année, dépendamment du moment où l’on a planté. Qu’a-t-on besoin de saison, alors? Même les arbres perdent leurs feuilles tout au long de l’année dans un cycle qui en fait repousser de nouvelles au fur et à mesure… Si bien que des saisons bien tranchées avec leurs caractéristiques physiques, cela ne se comprend pas. Tandis qu’au Québec, voir les jours s’allonger — ce à quoi réfère réellement la chandeleur d'ailleurs (chandeleur, chandelle, vous voyez comme c'est proche) —, voir la lumière triompher une fois de plus de la noirceur, savoir que l’hiver est enfin sur la pente descendante fait toute la différence, à tout le moins pour le moral…
Et puis, il faut le dire, c’est le début du mois et bien qu’il soit associé à des tâches administratives qui n’ont rien de poétique, c’est tout de même un jalon temporel de plus, et j’aime cela, surtout quand le mois commence sous le signe de la quiétude politique, laquelle n’est jamais durable en ce pays, comme vous le savez maintenant. Alors on prend ce que l’on peut tant que ça dure…
Le mois s’annonce chargé, pour plusieurs raisons (carnaval, visite du grand patron, adoption du plan de retraite de l’État, plus quelques dossiers chauds…), mais à la différence de janvier, février est un mois tronqué et sa charge risque de nous le faire paraître encore plus court… Je vous en reparlerai.
Pour l’instant, l’heure est aux crêpes, prétexte à ce texte qui ressemble davantage à un exercice sur l’art de ne rien dire qu’à n’importe quoi d’autre. Mais on aime ça — les crêpes, je veux dire, et non l'art de ne rien dire — et je me fais une fête à l’idée d’en manger. Or, ayant le cœur en fête, j’ai le goût de le partager avec vous. Y a-t-il quoi que ce soit de répréhensible là-dedans?
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire