mardi 4 octobre 2011
Le retour
Près d’une semaine a passé déjà depuis notre retour. Ce qui fait que j’ai un peu l’impression de vous offrir du réchauffé, mais en vérité, nous sommes encore dans l’esprit du retour et du réajustement qu’il implique. Car il faut se réajuster, hein! D’abord à la température. Car si nous avons eu, au nord, des températures exceptionnellement douces pour la saison, elles n’ont toutefois rien à voir avec celles courantes ici en ce début d’octobre. Donc, oui, vous avez compris : il fait encore chaud. Mais pas chaud insupportable. Pas chaud irrespirable. On fait une différence, tout de même, et les nuits sont maintenant suffisamment fraîches pour qu’on puisse dormir sans ventilateur. Puis, se réajuster aux gens ensuite et aux «ti-pwoblem» qui sont leur lot quotidien. On fait ce qu’on peut. Au travail enfin, qui, s’il s’est accompli à peu près normalement pendant notre absence, s’est tout de même accumulé ici et là. Alors il faut bien s’y mettre…
Mais c’est facile. Les vacances ont ceci de bon qu’elles vous requinquent. Rechargent vos batteries. Rafraîchissent votre vision des choses. Surtout quand vous entrez à la maison et que tout est propre à n’en plus pouvoir, que de jolis bouquets de fleurs égaient les pièces, que tout est à sa place — mieux que lorsque nous y sommes — et qu’un repas chaud vous attend... Rentrer chez soi dans ces conditions, c’est du gâteau, admettons-le!
Mais l’effervescence du retour s’estompe vite et très tôt, le quotidien bien ordinaire reprend ses droits. Le travail d’abord, je l’ai dit, mais aussi ces activités quotidiennes qui composent notre vie et qui nous sont si familières : la bière de 17h, le café du matin, les séries télévisées, l’heure de la soupe… et tous ces visages qui font maintenant partie de notre univers haïtien et que nous aimons tant. Un retour qui n’a rien à voir avec celui de l’enfant prodigue, donc, mais qui nous fait retrouver un environnement connu et apprécié. Quelqu’un — que la discrétion m’empêche de nommer ici — nous a souhaité que «le retour là-bas soit comme le confort des bonnes chaussettes.» Eh bien c’est un peu ce que nous avons retrouvé (bien que les chaussettes, sous ce climat, ne soient pas toujours associées au confort…!) et nous l’avons vraiment apprécié.
Et ce qui est d’autant plus appréciable, c’est que notre absence est presque passée inaperçue. Presque. Bien sûr, nous avions, comme toujours, préparé le terrain, mais on voit une progression nette dans le degré d’autonomie et de responsabilité de notre personnel. Tout le monde connaît sa tâche et tout le monde l’accomplit de la même façon, que l’on soit présent ou non. Et personnellement, je vous dis que c’est là une source de satisfaction majeure, comme si nous avions bien fait notre travail. Je vois d’ici les félicitations qui pleuvent et vous en remercie d’avance mais ce n’est pas là l’idée. L’idée est que cette noble institution puisse continuer de fonctionner normalement même si la tête prend une pause. Et je le dis sans prétention : ce n’était pas le cas avant. Mais présentement, ô joie! Tout baigne.
Le pays, par ailleurs, va. Je ne vous parlerai pas ce matin des méandres dans laquelle la politique s’embourbe — vous savez que je n’aime pas la politique — mais malgré tout, le pays va et l’on se prend à espérer que les choses vont s’améliorer en 2012. À moins que la fin du monde s’en mêle, mais ça, on verra… Et parlant de fin du monde, encore une fois cette année, les cyclones nous ont laissés tranquilles (je sais, je sais, l’année cyclonique n’est pas finie, mais bon) et c’est une vraie bénédiction. Somme toute, le retour nous comble d’aise.
Quel dommage qu’il faille laisser derrière ce qui nous est cher!
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire