La nouvelle, parue hier sur le site de Radio-Canada, n’a pas fait un gros tapage. Même Foglia s’en moque aujourd'hui. Et pourtant, vous le savez, il s’agit pour moi d’un sujet préoccupant. Car la progression n’est pas simplement arithmétique, elle est géométrique, exponentielle, si l’on veut. Tout ça pour dire que la population de la planète grimpe vite et vous avez compris que c’est ce qui me fascine. On parle souvent d’«explosion» démographique et je pense que le terme rend assez bien cette croissance démesurée, absolument hors contrôle. Car dites-moi donc, vous qui savez tout : qui contrôle le développement démographique de la planète? Et par ailleurs, qui pourrait s’arroger le droit de le faire? Est-ce que ça ne ressemblerait pas à de l’eugénisme? Et pourtant, au rythme où vont les choses, j’ai bien peur qu’on en vienne là. Et pas pour des raisons de ressources alimentaires, mais plutôt, à mon sens, pour de l’espace. Tantôt, on va se battre pour avoir un petit espace où planter sa tente. Mark my words, comme disent mes copains anglos. Pas au Sahara ou en Antarctique, d’accord; mais dans les villes, dans des pays comme Haïti? Regardez bien ça venir…On s’en reparle dans 50 ans… Déjà, on parle de développer Montréal par la verticale, car il n’y a plus d’espace à l’horizon…
Oui, bon, vous allez me dire que dans 50 ans, les probabilités sont très fortes pour que je sois très confortablement installé à manger les pissenlits par la racine, selon l’expression consacrée, et que je ne sois pas vraiment en mesure de vérifier mes intuitions. Et puis, me direz-vous, t’en auras rien à cirer de la population de la planète! Eh bien vous aurez tort. Nous sommes tous et toutes partie d’un ensemble et je crois sincèrement qu’il faut se préoccuper un tant soit peu de la santé de l’ensemble si l’on veut assurer sa pérennité. Hans Jonas, un brillant philosophe allemand, parlait de "l’heuristique de la peur". Belle formulation, un peu aride vue comme ça, mais en termes simples, il s’agit justement de cette préoccupation pour un avenir qui n’est pas le nôtre en propre, mais dont nous sommes les tenants actuels. Jonas parle d’une responsabilité envers les générations futures et je pense qu’on ne peut pas faire l’autruche. On ne peut pas, à mon sens, surcharger la planète sans se soucier de sa suspension (métaphore osée, mais bon). Or, c’est exactement ce qui se passe. La croissance démographique? Des chiffres, simplement. Pourquoi s’en soucierait-on? L’eau douce? On trouvera sûrement le moyen de dessaler l’eau de mer et alors, la pérennité de la ressource est assurée. Le manger? On trouvera sûrement le moyen de produire des OGM qui nous procureront toutes les protéines, minéraux, vitamines et fibres dont nous avons besoin pour nous tenir debout. Mais l’espace, les amis, pensez-y, vous qui n’aimez pas vos voisins… L’espace, on fera quoi? Un excès d’humains ne peut que conduire à cette «apocalypse rampante» dont parle Jonas (entre autres choses).
Non, je n’ai pas de solution à vous proposer. Et Foglia a raison quand il dit que l’annonce du franchissement du cap des 7 milliards d’êtres humains ne lui fait pas un pli. Ni à vous, d'ailleurs. Pourquoi cela ferait-il une différence? Simplement parce que nous sommes parties de ce tout et que si tout le monde s’en lave les mains, ben il n’y aura plus personne pour toucher le sujet...
À propos et si vous êtes curieux, je vous recommande ce site qui, à partir d’un petit algorithme, nous donne une image assez effarante de l’état du monde présent et à venir. Les chiffres parlent. Mais personne n’est obligé de les écouter, n’est-ce pas? Et pourtant, il me semble qu’il y a là quelque chose d’un peu inquiétant. Et je vous avoue que tous les scénarios optimistes me laissent un peu sur ma faim, justement parce qu’ils sont optimistes, et de ce fait, déresponsabilisants, si vous me passez le terme. Quand tout va bien, qu’a-t-on à s’en faire? Mais la réalité, celle que l’on connaît tous, c’est que le futur n’est que la suite du présent, alors…
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