jeudi 3 juin 2010
Fête-Dieu
Aujourd'hui, c'est congé. Un congé à saveur religieuse, soit, mais un congé reste un congé, pas vrai? Et puis dans la culture à forte teneur catholique de ce pays, il s'agit d'un congé important puisqu'on parle aujourd'hui de la Fête-Dieu. Son nom officiel (déniché sur Wiki) est «Solennité du corps et du sang du Christ». Un peu long comme nom, vous en conviendrez, alors on va continuer à parler de la Fête-Dieu, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. Comme Pâques, auquel elle se rattache, la Fête-Dieu est variable d'une année à l'autre, mais tombe 60 jours après la grande fête de la résurrection, toujours un jeudi et presque toujours en juin, ce qui est bien, car il y a peu de jours de congés au cours de ce mois qui pourtant, devrait au moins célébrer le solstice d'été, tout comme Noël permet de fêter celui d'hiver. Alors ce congé est le bienvenu. Mais je vous cite l'extrait de Wikipédia concernant la création de cette fête, parce que c'est tellement cute : «C'est en grande partie à Julienne de Cornillon que l'on doit la Fête-Dieu: à partir de 1209, elle eut de fréquentes visions mystiques. Une vision revint à plusieurs reprises, dans laquelle elle vit une lune échancrée, c'est-à-dire rayonnante de lumière, mais incomplète, une bande noire la divisant en deux parties égales. Elle y vit la révélation qu'il manquait une fête dans l'Église.» Non, mais c'est-y pas beau ça? Des fois, on se demande comment l'Église catholique aurait évolué sans ces visionnaires et ces mystiques...
Mais je reviens au jour de congé. Pour la plupart, c'est un jour de repos, mais pour nous, c'est une journée de travail léger. On peut prendre le temps de rattraper ce qu'on avait perdu en cours de route -- et je ne parle pas du temps car celui-là, on le sait, ne revient plus. Mais des petites tâches, quand même. La comptabilité du mois de mai, par exemple... Tout ça bien mollo, bien entendu...
Et pour le reste, comment va-t-on? Je dirais assez bien merci. Le fait est que nos petites vacances de mai nous ont requinqués, nous ont permis de recharger nos batteries et de retrouver la résistance que nous avions épuisée depuis le fameux tremblement de terre. Et nous voilà déjà en juin. Juin s'accompagne habituellement d'un accroissement de la chaleur et de l'humidité et correspond aussi au début de la saison des ouragans, laquelle, comme je vous l'ai déjà dit, s'annonce intense cette année, surtout, lit-on, si la Nina se développe. El Nino, La Nina, tout ça c'est bien joli, mais ça ne nous avance pas à grand-chose quand un cyclone se dirige vers nous... En tout cas, nous aviserons en temps et lieu.
Les activités de notre petit hôpital ont repris leur cours normal, si je puis dire, et les Brésiliens continuent de nous gratifier de leur visite une fois par mois. Enfin, Port-au-Prince est relativement calme, malgré les manifestations qui ont eu lieu la semaine dernière et qui ont perturbé passablement les activités de la capitale. Mais au point où elles en sont, ce n'est pas une petite manifestation qui changera les choses... Ce qui ne veut pas dire que nous pouvons en rester là. Les gens sont vraiment dans la misère noire, et croyez-moi, le qualificatif n'a rien d'un calembour facile...
Donc, on suit le cours du temps, tirant parti de ce que le pays nous offre, dont ce petit congé qui, depuis belle lurette, n'est plus célébré dans le pays qui nous a vus naître.
Et pour en finir avec la Fête-Dieu, je n'ai pas de photo personnelle d'un ostensoir à vous transmettre, mais comme je me souviens que c'était bien le plus bel objet liturgique qu'on mettait de temps à autre sous nos yeux pour qu'on l'adore, je vous passe celle de Broederhugo at nl.wikipedia. N'est-ce pas que c'est de toute beauté! Et sans vouloir amorcer une polémique autour de la religion, vous ne trouvez pas qu'adorer un objet en or, fût-il le réceptacle du corps du Christ, ça ressemble à de l'idolâtrie, vous autres? Car l'objet était certainement beaucoup plus attirant que l'hostie qu'il contenait, et j'imagine que c'était voulu, non? Un peu comme les jeunes filles aux formes opulentes en tenues légères qui posent pour les pneus Firestone ou autre, bref vous voyez le genre? Disons que les filles accrochent le regard certainement plus que les pneus... Quoiqu'un bon pneu, aux sculptures bien dessinées, c'est tout à fait artistique, vous en conviendrez, j'en suis sûr...
Ok, ok, j'arrête. Vous allez dire que je déraille, que le soleil me porte à la tête ou quelque chose du genre, alors que la vérité est pourtant toute simple : c'est la Fête-Dieu et c'est jour de congé! Vous ne le saviez pas?
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