mardi 9 mars 2010
Mwen la!
Bon! Me voici de retour! Je n'ai pas entièrement terminé avec la réinstallation des composantes de mon HP, mais je suis assez avancé pour pouvoir vous revenir sans avoir à chercher de tous les côtés où sont les fonctions auxquelles je m'étais habitué et qui rendent la vie de l'utilisateur de PC nettement plus facile. Certes, le système est différent et demande une certaine adaptation, mais il semble vraiment mieux sous tous rapports alors l'effort à faire pour s'y ajuster vaut le coup (je pense).
Je pourrais vous parler d'autre chose, mais je veux tout même m'attarder quelque peu sur le sujet, car il reflète bien l'état de la situation ici, à savoir : débrouille-toi! Degaje, comme on le dit si bien ici. Car les ressources spécifiques sont rares, qu'elles soient matérielles, financières ou humaines. Alors faut se démerder, comme on dit dans la langue de Molière. Certes, vous me direz qu'installer un système d'exploitation sur un ordinateur est loin de l'exploit et vous aurez raison. Mais réparer l'appareil à radiographies, régler les problèmes de fosse septique qui déborde alors qu'on n'a pas la place pour en creuser une autre, régler les problèmes électriques alors que l'électricité ne dépend pas de nous, ça les amis, ça prend un minimum de système D. J'aime penser que nous avons ce minimum. Et pour le reste, eh bien, on s'arrange avec ce que l'on a et tant pis si tout ne tourne pas parfaitement rond.
Des qui sont forts là-dedans, ce sont nos amis Brésiliens. Pas grand-chose les arrête, ceux-là, et ce qu'ils n'ont pas, ils le créent ou ils s'en passent, sans jamais rechigner ni jamais s'énerver. Avec eux, on ne cafouille pas dans le guindé ou le protocolaire : on marche.
Hier, belle visite du côté de l'Hôpital Lumière, pas loin, un petit hôpital non spécialisé qui fait pas mal de choses, entre autres, des prothèses pour les amputés. Or, vous le savez maintenant : il en faudra. Et pas mal. On estime qu'il s'est fait pas moins de 4,000 amputations suite au séisme et il faut maintenant penser à équiper ces amputés et amputées de prothèses et surtout, leur montrer comment fonctionner avec. Faudra donc des physiothérapeutes, des techniciens en réadaptation, des prothésistes et quoi encore. C'est une autre phase--je ne sais plus la "combientième"--du travail de reconstruction. Et les Brésiliens entendent bien y faire leur part et je pense que personne ne s'en plaindra. Bon, peut-être deux ou trois, et pas pour les bonnes raisons, mais ça, allez donc tenter de contenter tout le monde... La Fontaine l'a bien dit: «Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père.» (Quelle fable, quelle fable?... [1]) Cette phase devrait commencer sous peu--on parle d'avril--et se fera vraisemblablement à cet hôpital, puisqu'ils sont déjà lancés dans cette direction.
Pour le reste, eh bien je vous dirai que les choses semblent aller un peu mieux. Lire : moins chargées, plus routinières. On tend à retomber dans notre train-train et ce n'est pas pour nous déplaire. L'affluence des patients à l'hôpital a repris sa vitesse de croisière habituelle, le personnel se replonge dans le travail (qui, pour la plupart, n'a rien de bien souffrant, croyez-moi sur parole), bref, on a l'impression de recommencer à vivre.
Donc, nous n'allons pas si mal, et malgré quelques ruptures de stock et quelques problèmes administratifs dus au désordre qui règne à Port-au-Prince, on peut dire que le «normal» est en train de se frayer un chemin au travers du chaos. Alors ne vous en faites pas pour nous, nous ne dépérissons pas, en tout cas pas trop, et pour peu que les malheurs à venir passent sans s'arrêter, nous pourrons à nouveau voguer doucement dans le soleil couchant...
[1] Le meunier, son fils et l'âne, si vous voulez tout savoir...
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