vendredi 19 mars 2010

Blakout


Un autre. Je parle du vendredi, bien sûr. Dites, avouons-le en chœur: ça passe vite sept jours. J'imagine que le Bon Dieu n'a pas vu le temps passer, occupé qu'il était à tout créer en si peu de temps... Pouvait bien avoir hâte au dimanche, pauvre diable... Nous, c'est le vendredi. Pour d'autres, comme pour le doyen de mes neveux, c'est le lundi. Chacun son jour.

Vous avez compris qu'après ma montée de lait d'hier et en ce jour qui se trouve notre TGIF je n'ai pas envie d'un sujet trop profond, trop dense ou trop ample. Surtout après la longue nuit blanche que j'ai passée... En fait, c'était une nuit blanche dans la nuit noire... Car pour être noire, la nuit l'était! Le temps était nuageux -- en fait, il a même plu un peu -- et seules les sentinelles de la cour éclairaient çà et là. Cependant, depuis quelque temps, on nous coupe maintenant systématiquement le courant vers les 3 h, si bien que les sentinelles se ferment tout alentour et là, mes chers frères, c'est la grande noirceur. Ou noire sœur, si vous aimez mieux... Le blakout, comme on dit en créole (je n'ai pas besoin de vous retracer l'origine du terme, hein?). Et la génératrice, me direz-vous, elle sert à quoi, dans tout ça? Eh bien justement, à rien. On ne la démarre plus. À moins d'urgences, bien entendu. L'hôpital n'est pas très achalandé ces jours-ci, les infirmières font leur tour de garde à la lampe de poche, c'est plus économique, moins bruyant et personne ne s'en plaint jusqu'à maintenant. Bien entendu, lorsque la chaleur sera vraiment là, on n'aura pas le choix de démarrer la génératrice pour que les ventilateurs se remettent à tourner et à remuer cette chaleur, histoire de la rendre un peu supportable. Mais pour l'instant, ça va. Toujours est-il que, respirant le silence de cette nuit noire, silence ponctué par quelques chiens hurleurs et un ou deux coqs à l'horloge détraquée, je me suis laissé porté par la méditation des problèmes courants -- que je vous épargne, ne vous en faites pas -- jusqu'à ce que les bruits familiers du matin me disent que l'heure du sommeil réparateur était définitivement derrière moi. Parmi ces bruits (entendez par là, sons discordants), il y a nos voisins adventistes qui, comme d'habitude depuis le début de la semaine dernière, s'échauffent les poumons dès 5 h, et laissez-moi vous dire que ça n'a rien d'une berceuse. Donc, le réveil sonné d'atroce manière, on s'est mis au diapason de la journée: café, musique, débarbouillage... pas nécessairement dans cet ordre. Et tourne le moteur.

Mais une nuit comme ça, même si elle est fertile dans la boîte à idées, ne recharge pas vraiment les batteries, ce qui donne une journée de faible ampérage. La lumière ne brille pas fort fort dans ce temps-là... On s'embrouille aisément. Mais ce n'est pas trop grave, car on survit aisément et on se dit qu'il reste encore demain.

Demain... «Demain le mot le plus menteur de toutes les langues»... (anonyme)

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