lundi 25 janvier 2010
Petit lundi...
«Petit lundi, grosse semaine», c'est ce qu'on dit couramment, n'est-ce pas? Ou bien est-ce le contraire? Quoi qu'il en soit, ici, le dicton ne marche plus. Comme je le disais hier, dimanche ou lundi ou mardi ou quelque autre jour, quelle différence cela fait-il pour ces gens malades et pour ceux et celles qui les soignent? Les jours se suivent et se ressemblent. Mais, je le redis pour ceux qui ne sont pas attentifs, c'est avec le temps que ce drame va se résorber, évidemment pas au point de disparaître, mais suffisamment pour que la vie au quotidien retrouve un semblant de stabilité.
Sortie en ville ce matin, pour acheter des cuvettes de plastique pour les fournitures médicales. Y'a du monde! On a dit que de plus en plus de résidents de Port-au-Prince quittaient la capitale en ruines pour la province. Eh bien je peux vous dire que Les Cayes fait partie des destinations de choix! Tant que ça reste du monde honnête, c'est un moindre mal. Mais tout de même, cet important accroissement démographique pèse lourdement sur nos faibles ressources, et comme ces ressources sont difficilement réapprovisionnables dans le contexte actuel, eh bien ça risque d'être sec sec sec dans pas grand temps...
Discussion assez chaude avec nos médecins ce matin. C'est qu'il est difficile de rester objectif et de marbre dans la situation qui nous touche tous et toutes et c'est un peu ce qu'on me reproche: de ne pas rester de marbre. Cependant et comme je l'ai expliqué, quand le feu est pris, on doit d'abord se hâter de l'éteindre; après seulement, on peut évaluer ce qui s'est passé et comment les choses auraient pu être mieux faites. Mais d'abord éteindre le feu. C'est là la priorité. Or, ce qu'on voit présentement, ce sont des cas incendiaires (fractures ouvertes infectées) qui doivent être traités le plus rapidement possible si l'on veut éviter le remède de cheval populaire ces jours-ci: l'amputation. Vous avez vu la photo précédemment publiée (vendredi dernier) de la jeune fille amputée à mi-cuisse... Certes, sa vie est sauve et elle va bien. Mais quel sera son sort, quand elle sera sur pied, en fait, sur le seul pied qui lui reste? Trouvera-t-elle une prothèse qui lui permettra de marcher à nouveau? Pourra-t-elle assurer sa subsistance? Je vous rappelle qu'il n'y a pas d'assistance sociale en Haïti... C'est pourquoi je maintiens qu'on doit d'abord parer à l'essentiel et ensuite, on pourra penser à la procédure administrative à suivre en cas de crise...
Tout de même et nonobstant ce qui précède, tout le monde fait de son mieux, même si personne ne sait si ce qu'il ou elle fait est vraiment ce qu'il y a de mieux à faire... Même les médecins ne s'accordent pas toujours sur le traitement à suivre pour un cas donné... Mais bon. Encore une fois, il s'agit moins d'atteindre 100% d'efficacité que d'atteindre une certaine efficacité. Oublions la perfection et concentrons-nous plutôt sur une action qui porte fruit. En tout cas, c'est l'esprit de la chose.
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