mardi 1 novembre 2011

La Toussaint



Aujourd'hui, c'est la Toussaint. Si vous me lisez un tant soit peu et si vous êtes un tant soit peu attentif à ce que vous lisez, vous le saviez parce que je vous l'avais annoncé le jour de l'Action de Grâce : Toussaint = congé. Ce serait déjà suffisant pour se réjouir (car quoi que les mauvaises langues en pensent, nous vivons dans une structure de travail et un congé s'apprécie toujours, même en Haïti), mais il y a plus. Car la Toussaint, les amis, c'est une fête bien spéciale qui mérite notre attention. En effet, je viens tout juste de découvrir (merci Wikipédia) que  
«Elle est dédiée à tous les saints. "Cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine". Il s’agit donc de toutes les personnes, canonisées ou non, qui ont été sanctifiées par l’exercice de la charité, l’accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine.»
 «Exercice de la charité, accueil de la miséricorde»... vous ne trouvez pas que ça me ressemble vous autres? Bon, je sais, il manque le don de la grâce divine et la reconnaissance papale, mais bon, on naît pas tous saints, n'est-ce pas? Il faut s'y astreindre, se forcer et y mettre le temps. Peut-être un jour, quand je serai vieux... Non mais franchement, en connaissez-vous, vous autres, des jeunes saints? On connaît plus aisément les jeunes seins, semble-t-il... Bon je blague, je le reconnais...

Mais le plus drôle, c'est que, vu sous l'angle présenté ci-dessus, l'on peut aisément reconnaître les saints, les saintes, tout comme on reconnaît aisément les artistes : à leur œuvre. Remarquez que tous les artistes ne sont pas saints, tout ceints qu'ils soient de leur art (oui, je sais, elle était facile, mais irrésistible...). Mais les deux sont mus par cette même poussée qui force à sortir de soi, l'un pour créer, l'autre pour soulager. L'effet est similaire : la catharsis déconstipe, porte ses fruits, humanise. En un mot comme en mille, ça fait du bien.

Remarquez que vue comme ça, la sainteté devient moins rattachée à une religion, et davantage axée sur l'humain. J'ai déjà dit quelque part dans ce recueil de textes, que je n'étais pas trop impressionné par ce qu'on appelle parfois, non sans cynisme, «l'odeur de sainteté». Il faut dire que l'expression s'applique trop souvent hélas à des personnes qui n'ont rien à voir avec la sainteté, mais qui s'en réclament parfois ouvertement. Style : voyez comme je suis saint! À se demander s'ils sont simplement sains d'esprit, tiens... Mais il y a cette arrogance, cette supériorité de ceux – et j'insiste ici sur le genre masculin – qui se pensent en odeur de sainteté, alors qu'ils puent la médiocrité et l'hypocrisie...

Cela dit, ce qui m'intéresse dans cette fête, c'est qu'elle n'est pas que dédiée aux saints répertoriés, catalogués et décédés depuis des années, voire des centaines d'années, mais aussi aux autres, aux bonnes personnes qui mènent une bonne vie et qui ne sont pas encore mortes... Car il ne faudrait quand même pas confondre la fête des Saints avec celle des Morts, demain... Celle-là, je vous en reparle un de ces quatre, mais pas demain, tout de même...

Et pour terminer, cette explication, toujours tirée de l'article sur Wikipédia, qui vaut ce qu'elle vaut de la raison du congé :  
«Lors de la période de Toussaint, toute la famille paysanne, y compris les enfants, était rassemblée pour récolter manuellement la pomme de terre. Durant cette récolte qui ne s’applique que pour l’hémisphère nord, de nombreux enfants manquaient à l’école, d’où l’instauration progressive de vacances de Toussaint jadis appelés "vacances patates"» .
En ce qui concerne ma tendre compagne, elle voterait plutôt pour des «vacances patates pilées», si ça se faisait...

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