C'est fait!
Les élections nationales haïtiennes, envers et contre tout, se sont déroulées dans un calme relatif et dans le respect approximatif des règles du jeu. On ne voulait pas d'entourloupettes, il n'y en a pas eu. On voulait que les gens votent librement, ils ont pu le faire à peu près. Finalement et de l'avis des observateurs, ce fut un exercice valable de démocratie dont le peuple haïtien a toutes les raisons d'être fier. En fait et pour citer un bref article paru sur Haiti Press Network : «La journée électorale du 20 mars s’est relativement bien déroulée dans les dix départements du pays. Le bilan établi par la PNH fait état de 2 morts, 50 blessés, une vingtaine d’arrestations.» De bonnes élections, donc et faites dans l'ordre et la mesure et non, je n'ironise pas du tout.
Pas de fusillades pendant la nuit, donc, et pas de violentes manifestations en ce début de semaine, comme des tas de gens le craignaient. Activités normales. Sauf que tout le monde s'attendait tellement à du désordre que les écoles sont restées fermées et que l'affluence à notre petit hôpital était des plus modeste, ce lundi dernier, chose rare pour un lundi où nous voyons défiler régulièrement plus de 300 personnes. Les élections ont aussi cet effet-là : engendrer la crainte...
Ne reste plus maintenant qu'à attendre les résultats, des résultats représentatifs de ce que l'électorat haïtien a voulu exprimer. Attention! Surface extrêmement glissante! Danger de dérapage très élevé! Car comme je l'ai dit dans mon dernier texte, l'alternative, réduite à sa plus simple expression, ressemble à peu près à ceci : ou bien Martelly, ou bien la révolution. Or, même si le chanteur est élu, faudra-t-il en conclure que les partisans de Mme Manigat ne vont pas crier au scandale? Qu'ils accepteront stoïquement que leur candidate, première au premier tour, soit évincée comme ça, au profit du chanteur populaire? P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non... En tout cas, c'est à suivre... Car comme le dirait le si populaire commentateur de jadis "si la tendance se maintient", M. Martelly gagnera la course et sans trop d'efforts...
Évidemment, sans tension politique, le pays reste bien calme. Aujourd'hui mercredi, les activités sont revenues à la normale et les nuits ne sont pas plus agitées qu'avant : quelques coups de feu ici et là, sans qu'on sache trop pourquoi mais qui ne suffisent pas à nous alarmer. Du normal, quoi. C'est appréciable. Et apprécié!
En tout cas et pour quelques jours au moins, je n'aurai plus à vous parler politique. Et je ne m'en plaindrai pas, car vous savez maintenant que, aux choses politiques, je préfère les choses poétiques, comme ce fabuleux clair de pleine lune que nous avons eu au cours du week-end dernier. Je ne sais pas pour vous, mais par ici, c'était féerique et le mot n'est pas exagéré, croyez-moi. Semblerait -- et là, on s'éloigne de la poésie -- que cette lune était vraiment spéciale car au plus près de la terre sur un cycle qui revient aux 18 ans; alors si vous l'avez manquée, ben faudra un peu de patience, les amis...
Les coqs ont bien pu chanter toute la nuit, tiens...
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