mercredi 21 avril 2010
Pas grand nouveau
Bon, j'ai pris une petite pause hier, mais n'en concluez surtout pas que c'est le signe de l'abandon à venir. Je pense que je vais vous l'annoncer, quand l'idée me prendra de tout laisser tomber.
Simplement et malgré tout ce que les sceptiques croient, il y a quand même du travail à faire ici. Ajoutons à cette grande vérité le fait que l'inspiration, parfois, se fait paresseuse et vous saurez tout.
Rien de nouveau concernant ce que je vous ai narré avant-hier. Les rues sont toujours calmes et même si on a eu droit aujourd'hui à une petite marche de protestation, tout s'est fait dans l'ordre et le respect des commerces et des gens. Pas de pneus en feu, pas de coups de feu, pas de vitres brisées, bref, pas de violence. Évidemment, cette marche pacifique ne donnant pas grand-chose, il est permis de supposer que la prochaine étape sera la montée en bonne et due forme aux barricades. Ainsi vont les choses... Mais comme je le dis souvent, ici, c'est un jour à la fois. Inutile de planifier : Bondye sèl konnen. Alors on fait comme tout le monde et on attend.
Inutile de nier que les enjeux politiques sont omniprésents, cependant. Tout le monde en parle, tout le monde raconte n'importe quoi, comme ces sénateurs dont on aurait acheté le vote visant à maintenir le président Préval en poste pour les prochains 18 mois, et ce, pour la modique somme de $150,000 US. Rien que ça. Acheter l'intégrité des gens, ça se fait partout et il en est qui sont à vendre pour pas cher. Mais tout de même, $150,000, c'est une jolie somme et pour ma part, je doute qu'elle soit l'expression de la vérité. C'est comme ces sommes faramineuses qui ont soi-disant été payées pour faire libérer la victime d'un kidnapping. On parle souvent de millions de dollars, comme si toutes ces bonnes gens avaient ça dans leur bas de laine. Ben voyons. N'empêche qu'il s'agit là d'une preuve de plus --en avions-nous besoin-- que l'argent mène le monde. En tout cas, je doute que des votes achetés permettent de maintenir le statu quo. La cote de Préval n'est pas forte... Mais on n'y peut pas grand-chose, n'est-ce pas...
Changement de propos, une de nos employées est venue nous raconter qu'elle est victime de harcèlement sexuel. Et ça, au contraire des pots-de-vin mirobolants, j'y crois. Même si la dame est plutôt réservée et bien à sa place. Je croyais que c'était au travail. Auquel cas j'aurais pu faire quelque chose, genre congédier l'élément fautif. Mais non, c'est à la maison. Mais c'est au point où la pauvre fille doit maintenant se chercher un autre logis, tellement le type lui rend la vie infernale. Certes, ces choses arrivent aussi dans nos sociétés bien organisées. Mais avec une différence, cependant : au Québec, aux États-Unis ou en France, on peut toujours porter plainte et s'attendre à une action en justice à efficacité variable, mais au moins on peut faire quelque chose pour tenter de s'en sortir. Ici? Rien à faire. Faut se sauver ou périr. Le harcèlement ne fait pas partie de ces crimes qui méritent l'attention d'une justice débordée et empêtrée dans une bureaucratie paralysante. Alors on endure tant et tout ce qu'on peut et à la fin, on déménage. Ce qui est incidemment le seul conseil que nous avons pu donner à cette malheureuse. Pourtant, je ne peux pas dire que la société haïtienne soit machiste et dédaigneuse de ses femmes. Au contraire. Les femmes sont généralement respectées et appréciés, et pas seulement pour leurs formes souvent sculpturales, mais surtout pour leur intelligence et leur efficacité. D'ailleurs, je puis vous le dire à vous qui êtes bien cléments envers moi : j'aime dix fois mieux marchander avec un homme qu'avec une femme, non pas à cause d'une nature chevaleresque qui m'inciterait à concéder galamment la victoire à la dame, mais bien parce qu'elles sont impitoyables. Et avec le sourire, bien entendu... Mais la règle se justifie souvent par ses exceptions, n'est-ce pas? Et le machisme a cours aussi bien dans ce pays que partout où nous sommes passés. Mais malheureusement ici, rien ne l'entrave, rien ne le limite. Et c'est un peu ça, le problème. Mais ce n'est pas que ça, vous l'avez deviné et vous avez mille fois raison. Cela dit, ce n'est pas aujourd'hui que nous allons régler les problèmes de ce pays, ni demain d'ailleurs. Mais il ne faut pas en faire un cas d'insomnie, n'est-ce pas?
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