jeudi 6 décembre 2012
Corruption, dites-vous?
Ce qui suit est presque un complément de programme à mon texte précédent. En effet, on parle beaucoup de corruption, ces temps-ci, et qui dit corruption dit argent, n’est-ce pas? Car autrement, on corrompt avec quoi? Des faveurs sexuelles? Peut-être dans certains cas, mais pas majoritairement; et d’ailleurs, ces faveurs ne sont-elles pas monnayables en bout de ligne? L’argent donc, est source de corruption. L’argent et les faveurs qui vont avec. Sexuelles si vous y tenez, mais il y en a d’autres, bien entendu… Quoi qu’il en soit, vous comprenez ce que je veux dire et c’est ça qui compte.
Or, la corruption (et ici, je vous invite à consulter l'article assez intéressant de Wikipédia sur le sujet), quelle que soit la forme qu’elle emploie, agace, choque, irrite, bref déplaît souverainement probablement parce qu’à sa base, se trouve l’injustice et l’iniquité. Ainsi, l’une des formes de corruption les plus répandues, c’est le copinage — Cronyism en anglais (avec beaucoup plus de détails) — où l’on favorise des amis sans égard à leur mérite. En fait, cette pratique s’oppose à la méritocratie, laquelle dit bien ce que son nom implique. Notez que le copinage se distingue du népotisme qui favorise les liens familiaux plutôt que les copains, mais l’effet reste le même, alors inutile de chipoter. Plus grave est la kleptocratie (kleptocraty en anglais), autrement dit un gouvernement de voleurs, lequel représente une forme de corruption à grande échelle mais dont tellement de gens profitent qu’elle s’en solidifie et devient souvent indécrottable. Et finalement, la plus courante, celle à laquelle on pense quand on entend parler de corruption : les fameux pots-de vin (bribery) qui ramassent tout ce que vous voulez sauf du vin…
Tout ça pour vous dire que ces diverses formes de corruption ne passent pas inaperçues. Mais comme elles sont la plupart du temps le fait des dirigeants ou en tout cas, de personnes en situation de pouvoir, elles restent souvent impunies et leur existence même ne s’en trouve aucunement menacée. Jusqu'à ce que le chat sorte du sac, comme c'est arrivé au Québec au cours des derniers mois.
Or, hier, au hasard de mes lectures, voilà que je tombe sur l’article de Haiti Press Network qui souligne la piètre performance d’Haïti d’après l’évaluation annuelle de Transparency International. Cependant, dit l’auteur, il faut se consoler car la performance d’Haïti est supérieure à celle de l’an dernier… Rien là pour surprendre. Haïti est corrompue, c’est un fait notoire et connu de tout le monde. Mais l’est-elle autant que ce vil Québec, toujours enclavé dans ce non moins vil Canada? Curieux, j’ai vérifié. Et devinez quoi : le Canada se classe 9e sur 175, ce qui est quand même respectable, vous ne trouvez pas? Qui plus est, au cours des dix dernières années, ce score est resté à peu près le même — tout comme celui d’Haïti d’ailleurs, ce qui me fait croire que le statut du pays ne change pas tant que cela. Donc, Haïti est 165e, à 5 positions de la queue (à cause des pays qui arrivent ex-æquo) et le Canada, 9e, devant la plupart des pays européens, devant les États-Unis (19e), en fait, à cinq positions de la tête seulement, quand même...
Alors quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, le Canada, et par extension le Québec, n'est pas si corrompu que les médias ont bien voulu le laisser entendre. Certes, il y a eu des irrégularités scandaleuses (d'où les scandales provoqués, incidemment), mais globalement, je pense qu'il faut savoir faire la part des choses. Et si vous avez encore des doutes, venez vivre ici en Haïti, venez parler avec ses gens, venez voir ce qui se passe et vous saurez... Vous saurez à quoi un cancer ressemble...
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