mardi 5 juin 2012
Fin de l'interlude
Il y a certains sujets sérieux qui mériteraient mon attention, et la vôtre par le fait même. Mais aujourd’hui est notre dernier jour en sol canadien — canadien, j’insiste, parce que le fait n’a rien à voir avec une quelconque allégeance politique, mais plutôt avec la réalité géographique : demain, nous quittons ces contrées nordiques pour retourner dans notre four tropical — et je veux rester encore un peu dans le léger, le suave, le cabotin, alors les sujets sérieux attendront.
Pour ceux et celles qui suivent nos pérégrinations, vous savez que, il y a tout juste deux semaines, nous débarquions dans ce pays qui nous a vu naître et que nous chérissons toujours, malgré sa froidure qui dure, ses travaux routiers chroniques, ses manifestations qui le sont presque devenues (chroniques, je veux dire), ses scandales qui font (presque) rire, sans oublier ses mouches noires et ses maringouins. Mais retrouver cette forêt boréale qui m’est familière, voir l’écureuil s’évertuer à trouver un moyen d’atteindre les mangeoires des oiseaux (il a réussi à sauter ce matin et pour le récompenser de sa prestation, je l’ai laissé grignoter pendant quelques minutes…), écouter le vent dans les feuilles des trembles et des bouleaux, sentir les effluves des plantes qui tapissent le sol — et que je ne vous nommerai pas par simple ignorance, hormis les pissenlits, bien entendu — et entendre le huard s’exprimer en son lugubre langage, ça les amis, ça n’a pas de prix et c’est irremplaçable. En plus, faut que je vous précise que c’était la pleine lune hier (sans éclipse, mais bon, on ne peut tout de même pas tout avoir, n’est-ce pas? Nous ne sommes pas comme certains qui s’obstinent encore…) et le spectacle de notre bonne vieille lune se reflétant sur le miroir du lac était, ma foi, assez saisissant. Et tout à coup, le huard se manifeste… Pour ceux et celles qui savent de quoi je parle, je suis sûr qu’il vous en passe des frissons. Pour les autres, bien malheureusement, je ne peux vous décrire... Pour ça, faudrait au moins Stephen King…
Somme toute et malgré les incontournables mouches et moustiques ci-dessus mentionnés, notre séjour nous a fait du bien, même s’il fut court. Trop court, entre autres pour voir tous ceux, toutes celles que nous aurions aimé voir; trop court pour entamer des travaux que j’aurais pourtant bien aimé entreprendre; trop court pour vraiment décrocher. Mais ce n’est que partie remise. Car nous reviendrons, si Bondye vle, comme on dit couramment dans cet autre pays qui nous a adoptés, nous reviendrons, et dans pas trop longtemps à part ça… Ne vous en faites pas, je vous dirai tout au moment opportun.
Pour l’instant, confortablement installés dans notre luxueuse chambre d’hôtel à siroter un petit verre de vin, je me dis qu’il en est des pires, des moins chanceux, des plus à plaindre. Car pour nous, comme pour plusieurs que je connais, se plaindre quand on a le ventre plein devient carrément indécent. Mais tout est question de perspective, je l’ai dit déjà, mais bon, il peut être utile de le répéter…
Fin de l’interlude boréal, donc, et retour vers la chaleur humide d’Haïti, que nous connaissons mais qui n’en devient pas plaisante pour autant… Ce n’est pas comme les gens qui sont là-bas et que nous aurons grand plaisir à revoir…
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