samedi 21 avril 2012

Le Jour de la Terre


Le Jour de la Terre. Ça n’existait pas «dans mon temps». La terre existait pourtant, n’en doutez pas, vous les drôles qui voulez me faire remonter au déluge ou avant. Ce que je veux dire, c’est que célébrer l’existence de la terre, on ne faisait pas ça. Et pourquoi l’aurait-on fait? Pourquoi célébrer la terre plus que la grandeur de notre univers, par exemple? C’est qu’à l’époque, la terre était une évidence, un exemple de pérennité. Après tout, n'avait-elle pas au moins 4 milliards d'années? Et n'était-elle pas encore là pour un autre 4 milliards d'années à quelques millions près? Alors pourquoi s'en faire? Aujourd’hui, le discours a changé. Aujourd’hui, on sait la fragilité de notre grand vaisseau sidéral et on veut qu’il dure, pas seulement pour nous dont la durée de vie est forcément limitée, mais aussi pour les générations futures, celles qui existeront possiblement dans cent mille ans et plus. Possiblement. Ce futur existera-t-il? Pourra-t-il seulement exister? Maintenant, on le sait, rien n’est moins sûr, d’où justement la nécessité de s’arrêter un peu sur la valeur du navire : tiendra-t-il le coup? Car le futur, c'est d'abord et inévitablement celui de la planète.

On parlait jadis de cinq grandes formes de pollution qui sévissaient sur la terre, spécifiquement dans nos pays industrialisés : pollution de l’air, de l’eau, de l’espace, de la nourriture et pollution par le bruit. De nos jours, on se contente de parler de la pollution de l'air, de l'eau et du sol comme étant celles les plus susceptibles d'altérer les conditions de vie planétaires. Or, toutes ces formes de pollution se sont développées sensiblement au cours des dernières années, et ce, malgré tous les efforts accomplis pour contrer la tendance. Car nous nous en allons vers une planète de plus en plus polluée, il faut bien le dire, et ce ne sont pas les bêtes ou les plantes qui en sont les responsables. (En passant, je trouve intéressant de noter que pollution est un mot d'origine religieuse...)

Ainsi le réchauffement. Tout le monde en parle et personne, ou à peu près personne, n'ose maintenant en contester la réalité : les activités humaines sont en grande partie responsables de ce réchauffement qui, quoiqu'on en dise, menace l'équilibre de notre écosystème. L'humain, encore...

Il semble que la main humaine tienne la planète en étau.

On dit que la conscience planétaire s’aiguise et que le sens d’une responsabilité partagée par toutes les nations se développe. Je n’en crois rien. Je pense au contraire que l’appât du gain continue d’être à la source des choix de société. Tout le monde veut plus, tout le monde veut la richesse et l’image qui l’accompagne. Pour la planète, on verra après.

Et pendant ce temps, la terre se peuple chaque jour un peu plus. Nous sommes présentement plus de 7 milliards. On nous dit que l’expansion démographique devrait stopper autour des 9 milliards. Permettez-moi d'être sceptique... Trop de facteurs entrent en ligne de compte et je pense qu'il faudra attendre 2050 pour voir. (Je parle aux jeunes, bien entendu...) Et pendant ce temps, les optimistes aiment croire que les ressources vont s’accroître, que les riches vont partager leur richesse avec les pauvres et que tout le monde va faire sa part pour une planète plus saine. Et le Père Noël, monté sur ses grands rennes, va venir faire une distribution spéciale de iPad le 25 juillet prochain… Tant qu’à y être…

Des fois, je me demande si nous n’en sommes pas à cette fameuse réplique mise dans la bouche de l’agent Smith dans le film Matrix (le premier, le meilleur) : 
"I'd like to share a revelation I've had during my time here. It came to me when I tried to classify your species. I realized that you're not actually mammals. Every mammal on this planet instinctively develops a natural equilibrium with their surrounding environment, but you humans do not. You move to an area, and you multiply, and you multiply, until every natural resource is consumed. The only way you can survive is to spread to another area. There is another organism on this planet that follows the same pattern. Do you know what it is? A virus. Human beings are a disease, a cancer of this planet. You are a plague, and we … are the cure."
Et si c’était ça le véritable drame?...

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