vendredi 23 septembre 2011

Fin septembre...


Fin septembre... Les feuilles commencent à changer de couleur, comme si elles étaient déjà fatiguées de leur saine verdeur. Certaines, sans doute déprimées par le temps maussade, ont choisi de se laisser choir au sol, sachant très bien que c’est là que leurs semblables finiront, tôt ou tard. Alors quelle différence qu’on décroche un peu plus tôt ou un peu plus tard? Certains oiseaux, prévoyants, sont déjà partis vers le sud; ils savent que le voyage sera long et parsemé d’embûches. Rien à voir avec le nôtre qui, en quatre heures seulement, nous fera passer de ce temps frais tout à fait de saison à cette chaleur tropicale que nous connaissons si bien. Quatre heures seulement… Juste pour aller aux Îles, ces fameuses îles capables de vous virer le cœur à l’envers, il faut compter cinq heures de bateau! Tout est relatif, n’est-ce pas? Mais bon. L’essentiel est qu’on y arrive…

Le temps, parlons-en. S’il est parfois ensoleillé, il est surtout gris avec un ciel bas, «si bas qu’un canal s’est perdu» dirait Brel, et d’une fraîcheur qui laisse penser que le pire reste à venir. Pourtant, je l’avoue, j’aime cette saison. Surtout dans notre milieu forestier, cela va sans dire. J’aime l’odeur de pourriture en forêt et ces champignons tellement gros qu’on risque de «s’enfarger» dedans… Les petits habitants de la forêt, qui sentent ce qui s’en vient et en profitent pour faire leurs dernières provisions préhivernales… Les oiseaux, ceux qui restent, qui sont bien contents que la compétition s’en soit allée et qui se gavent de ces graines de tournesol qu’on leur sert gracieusement… Et les ciels d’automne, tantôt lourds, tantôt habités de petits cumulus qui somnolent paresseusement, mais toujours limpides à cause du temps frais. Une belle saison de transition, l’automne. Une saison de conclusion. Une saison terminale. La nature a accompli son cycle, a donné ce qu’elle avait à donner et se prépare tout doucement à piquer son somme annuel dans le confort douillet de son manteau blanc. Voilà l’automne sous le 48e parallèle. Rien de tout cela sous nos latitudes tropicales…

L’automne, c’est aussi, par définition presque, la saison triste, puisqu’il marque la fin de l’été, des beaux jours, de la baignade et pour plusieurs, des vacances estivales. Triste, le retour en classe; triste, le retour au travail; triste l’inévitable progression vers le froid.

Et cette tristesse est aussi nôtre pour certaines des raisons mentionnées ci-dessus (fin des vacances, retour au travail…) et pour d’autres, plus personnelles. Mais il faut ce qu’il faut, n’est-ce pas? Il faut plier bagages, vidanger la tuyauterie et fermer l’eau, ranger les meubles de parterre, les vélos et le canot. Bref, il faut fermer boutique… jusqu’à la prochaine fois...

Et le réchauffement climatique, là-dedans? Eh bien, s’il passe inaperçu sous les tropiques, j’aurais tendance à dire qu’il est perceptible sous cette latitude plus nordique. Il me semble qu’il ne fait pas si froid que jadis et juste pour vous dire, je connais une certaine personne — que la discrétion m’empêche ici de nommer — qui s’est baignée dans le golfe du Saint-Laurent ce 18 septembre dernier!... Je sais, je sais, ça ne veut rien dire. Mais j’ai comme l’impression au contraire que c’est là un indice de plus que la température est plus douce présentement qu’elle avait coutume de l’être «dans mon jeune temps»…

Mais tant que les feuilles continueront de changer de couleur, l’automne restera l’automne et bain tardif ou pas, l’hiver s’en vient, n’en doutez pas, gens du nord…

Aucun commentaire:

Publier un commentaire