vendredi 22 avril 2011
Good Friday
Je vous ai déjà parlé du Vendredi Saint, qu'on appelle incidemment «Bon Vendredi» en anglais (Good Friday) pour une raison que j'ignore. Pour moi, tous les vendredis sont bons. Il est vrai que celui qui est férié l'est encore plus, pour une raison évidente. Le travail, qui ici n'arrête jamais, vous le savez bien maintenant, ralentit à en devenir une activité relaxante. Ainsi, les gars repeignent la cuisine de la résidence (qui en avait bien besoin) et les infirmières veillent sur un hôpital vide... Ma co-directrice fait ses comptes et moi, ben moi, je ne fais rien, comme il sied à un directeur en congé. Ce qui, incidemment, me donne l'occasion de vous divertir un peu par la lecture de ces propos sans sens, mais non insensés.
Vendredi Saint donc, belle occasion pour les religieux de tout acabit de profiter de la crédulité populaire pour renflouer leurs coffres souvent vides et surtout, surtout de sermonner. Car ici, on aime ça les sermons : ceux qui les font autant que ceux qui les écoutent. Et je dis bien écouter, pas seulement entendre. Car les gens, même lorsqu'ils écoutent la radio, écoutent si attentivement que c'en est surprenant. Ils écoutent n'importe quoi, surtout à la radio, et gobent tout, l'appât, l'hameçon, la ligne, tellement ils aiment écouter quelqu'un parler. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, rares sont les discours qui m'accrochent au point que j'en oublie le temps qui passe. C'est arrivé, je l'admets, mais pas souvent. Mais ici, tout discours mérite l'attention révérencieuse d'un auditoire varié, ce qui bien évidemment amène souvent de bien piètres locuteurs à en abuser. Mais bon. Le discours de l'un, c'est le passe-temps de l'autre...
Mais pour l'instant, tous ces beaux discours vides se sont enfin tus, laissant la place à un silence qui nous sied tout à fait. Ils vont sûrement reprendre de plus belle en fin de journée. Les discours à saveur apocalyptique (je n'ose ici parler de sermons) et aussi, ne l'oublions pas, les chants. Aboyés à tue-tête dans des micros amplifiés au-delà du raisonnable, ils sont d'un faux qui fait mal mais qui, pourtant, ne semble incommoder personne dans l'assistance : après tout, ces chants ne partent-ils pas de l'âme? Pourquoi faudrait-il que l'âme sonne juste à l'oreille? Seule compte la puissance sonore et de ce côté, vraiment, rien à craindre.
Mais tout cela n'entrave en rien le congé du Vendredi Saint qui, toutes considérations religieuses mises à part, fait bien l'affaire de tout le monde. Un congé est toujours bienvenu, mais le vendredi est d'autant plus agréable qu'il prolonge en la débutant la fin de semaine. Remarquez que le même phénomène se passe lorsqu'un congé tombe le lundi, mais pour je ne sais quelle raison, le sentiment du long week-end n'est pas le même. Ou me trompé-je?
En tout cas, bon congé de Pâques! Good Good Friday!
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