samedi 5 mai 2012

Faire une petite différence


Think positive. Un slogan très à la mode chez nos voisins américains et pour cause : il nous rappelle qu'en toute chose, il y a un côté positif; ça nous change des idées noires associées à tout ce qui va de travers, à ce qui n’est jamais parfait. Or, il est des gens qui, sans pétarade, transforment quelques idées en actions porteuses de fruits. C’est le cas de cette dame, Marjorie Villefranche, nommée à juste titre personnalité de la semaine de La Presse, la semaine dernière.

La dame n’a pas changé le monde. Mais elle l’a rendu plus facile à vivre, plus accueillant pour les Haïtiens et les Haïtiennes qui, tout frais débarqués au Québec, ne savent pas très bien où donner de la tête. Certes, leurs compatriotes sont là, mais cela suffit-il à assurer une transition aisée? Bien sûr que non. La réalité québécoise — à commencer par la langue, suivie de près du climat — est immensément différente de celle qu’on peut vivre en Haïti, tous niveaux sociaux confondus. Alors disons qu’une «orientation», faite par quelqu’un qui sait de quoi il parle, prend ici tout son sens. D’ailleurs voyez ce que dit la bonne dame au sujet de ses compatriotes fraîchement arrivés :
«Aujourd'hui, ils arrivent mieux formés, mais pas mieux informés. Ils ont fait des études, mais ils ne savent pas que l'État [québécois] fournit des services qui peuvent les aider à s'installer ici. En contrepartie, ils sont toujours aussi surpris de voir que le gouvernement peut s'immiscer grandement dans leur vie. Quand je leur dis que leur bébé qui vient de naître est protégé et qu'il a des droits, certains n'en reviennent pas.»
J’avoue que je trouve l’initiative louable et pas rien qu’un peu. Trop souvent, on se plaint de l’ignorance des immigrants — Haïtiens en tête  — et il faut admettre que le reproche est souvent justifié. Car on s’attend à ce que tout immigrant, fût-il Chinois, Sénégalais ou Haïtien, s’adapte rapidement et souplement à son nouveau pays d’adoption. Après tout, c’est une règle qui fonctionne dans tous les pays du monde et que le proverbe résume bien : «À Rome comme les Romains.» Mais ce n’est pas toujours évident… Et je parle d’expérience, croyez-moi, car s’il est une étape qui demande temps et ouverture d’esprit, c’est bien celle qui consiste à s’ajuster au pays hôte. En ce qui nous concerne, je vous le dis tout net : nous n’avons pas encore fini de découvrir les particularités haïtiennes…

Quoi qu'il en soit, nous serons d'accord pour admettre que cela fait du bien d’entendre parler de belles initiatives, de démarches qui marchent, de pratiques où on ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis, bref de choses concrètes et non de pelletage de nuages. Ça nous change… Et cela va dans le sens même de ce que prônait John F. Kennedy, quand il a dit: "And so, my fellow Americans: ask not what your country can do for you — ask what you can do for your country."  Plutôt que d'attendre l'intervention gouvernementale, Marjorie Villefranche a choisi de faire un petit quelque chose qui, concrètement, fait une différence. Je pense que, compte tenu de la présente impasse politique au Québec, il y a là une leçon dont plusieurs pourraient tirer profit... Mais qui s'en souciera? Le gouvernement est responsable de tous les maux de la terre, tout le monde sait cela...

Il n'empêche que des Marjorie Villefranche, le monde en a bien besoin....

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