mardi 4 janvier 2011
Pour débuter 2011
Alors? Vous m'attendiez, hein? Avouez... Déjà le 4 janvier et rien, y'a de quoi se poser quelques questions, n'est-ce pas? La vérité, c'est que j'attendais d'avoir des nouvelles explosives à vous donner. Mais rien n'a encore explosé, alors on attend. Mais tout le monde s'attend à ce que cette explosion se produise, alors faut vraiment se faire à l'idée que ça va se produire, si pénible et désagréable (pour ne pas dire dangereux) que cela puisse être. Il y a deux jours, on a assassiné un des gros commerçants de la ville. Comme ça, sans raison apparente, un bandit lui a tiré deux balles en pleine poitrine à bout portant, est monté dans une voiture et a pris la fuite. La victime est un bon monsieur, connu pour sa prospérité, oui, mais aussi pour sa générosité. Il semble que ce meurtre n'ait rien à voir avec la politique, et c'est pas moi qui le dis. Mais des malfrats, souvent venus d'ailleurs, envahissent les rues des Cayes et tuent sans crainte et sans remords. Pour voler, ou pour régler des comptes ou quoi encore. Rien de bien rassurant, nous sommes d'accord...
Comme mesure préventive et malgré la naïveté de l'effort, je fais poser du fil de fer barbelé au-dessus de notre clôture, espérant ainsi limiter les éventuels manifestants qui voudraient sauter ladite clôture, comme c'est arrivé la dernière fois. Ce n'est certes pas une précaution "foolproof", mais ça ne peut pas nuire, même si des barbelés autour d'une propriété, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ça fait un peu camp de concentration... Mais bon. On fait ce qu'on peut, je vous le rappelle.
Drôle de façon de commencer une année, que de la commencer en posant du fil barbelé, mais de l'autre côté, faut ce qu'il faut. La crise politique, faudra qu'on y passe si on veut en finir. En d'autres termes, si pénibles que soient les manifestations violentes, elles font partie du cycle politique ici, et il faudra que celle à venir passe avant que l'on ait un peu de stabilité. Comme je vous le disais, il est faux de prétendre que, parce qu'on commence une nouvelle année, l'histoire de la précédente s'efface automatiquement... La continuité temporelle demeure et seul un événement majeur, genre tremblement de terre, peut présenter une solution de continuité ou, si vous préférez, une fracture. Donc, on hérite, en ce début de 2011, de ce que 2010 nous a légué, et encore une fois, je n'ai pas à vous rappeler cette suite presque burlesque d'événements tragiques qui ont frappé le pays...
Ma compagne et moi avons quand même voulu commencer l'année du bon pied en dégustant un champagne--un vrai, une Veuve Clicquot, rien de moins--ce premier janvier. Pour le reste et selon notre habitude, ça s'est passé devant quelques bons films. Au menu, du cipâte, réminiscence de jours passés et de temps des Fêtes évanouis. Et du vin rouge. Ordinaire. Mais bon. Et puis nous avons repris le travail, ce lundi dernier et avons été très heureux de pouvoir échanger nos vœux traditionnels avec nos fidèles employés et employées. Et puis l'attente des fameux résultats d'élection et la progression régulière du choléra redeviennent vite les sujets de conversation de l'heure...
Justement et parlant du résultat officiel du premier tour des élections, il semble que ce sera ce soir. Nuit chaude en perspective, donc, et je ne parle pas de la température, vous vous en doutez...
Et dire qu'il s'en trouve parmi vous pour nous qualifier de courageux, alors qu'on a juste envie de se réfugier dans un endroit sûr en attendant que ça passe... Mais on ne peut pas. Alors on endure, on serre les dents un peu plus et on avale. Reste qu'à la longue, ça nous laisse la langue longue...
Quoi qu'il en soit, bon début d'année 2011 à tous et à toutes!
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