dimanche 22 août 2010
Revirement : faut-il s'en étonner?
Je ne serai pas long, je vous le promets. Mais il faut que je fasse suite à mon texte d'hier, car déjà, le paysage a changé. Hier, je vous disais que le monsieur dont le nom vous est maintenant familier (et dont la photo, gracieuseté de l'Agence France-Presse, me paraît plutôt éloquente) acceptait la décision du Comité électoral provisoire qui l'évinçait de la course à la présidence du pays. C'était vrai. Or aujourd'hui, qu'apprend-on? Que le cher homme entend contester à grands renforts d'avocats grassement payés. On voit à son visage serein que la chose va sûrement se faire dans le calme et la dignité... Comme si on avait besoin de ça...
Je ne vous cacherai pas que ce revirement me fait peur. Peur qu'on aboutisse justement là où il ne faut pas aller, c'est-à-dire du côté des affrontements entre divers partisans, de la violence et du désordre. Mais le pouvoir, mes amis, le pouvoir... Quel beau leurre, quelle belle façon de justifier l'entêtement et l'étroitesse d'esprit! Le pouvoir grise, même s'il est noir. Et pour l'obtenir, certains sont prêts à tout. D'ailleurs, écrivant "prêts à tout", je me prends à penser à cet excellent film avec Nicole Kidman et intitulé "To Die For" en anglais et qu'on a traduit par "Prête à tout". Un film que je vous recommande, même si vous l'avez vu déjà. Mais j'en reviens à Wyclef. J'ai hier émis l'hypothèse que son acceptation du verdict signifiait peut-être qu'il avait changé d'idée, mais force m'est d'admettre que ce n'est manifestement pas le cas. Comment expliquer son changement d'attitude, alors? Eh bien je pense qu'il se fait "cranker", comme on dit par chez nous. Et puis, comme tout le monde l'a dit et le sait, il a l'argent pour soutenir ses fantaisies, lui... En tout cas, tout ça n'augure rien de bon, si vous voulez mon avis (et si vous ne le voulez pas, eh bien tant pis, vous l'avez quand même). Je pense que sa présence, forcée maintenant, va diviser le pays encore plus avec d'un côté les jeunes et de l'autre les adultes. Mauvais, ça, les copains. Mauvais. Mais nous n'y pouvons rien, sauf attendre...
Si bien qu'alors même que je vous disais que le suspense avait fini par finir, il n'a, en réalité, fait que rebondir et nous en sommes maintenant à attendre pour voir comment réagira le Comité électoral, une entité dont personne ne dit grand bien et qui me paraît par conséquent bien fragile dans les circonstances. Pourtant et comme je le disais encore hier, si fragile et boiteux que soit ce comité, il représente un ordre et une certaine discipline qu'il me paraît plus sage de maintenir que de défier. Rire du comité, comme entend le faire la star, c'est mépriser les règles qui régissent l'exercice électoral, et la contestation publique de Wyclef donne immédiatement le ton à l'échange qui va s'ensuivre : vous n'êtes que des petits cons, moi, je suis Wyclef.
Encore une fois, je redis que je n'ai rien de personnel contre le monsieur. Je ne le connais pas et avoue bien candidement ne pas même l'avoir entendu chanter, alors... Mais je m'élève contre l'arrogance, je m'élève contre le piétinement de règles qui sont haïtiennes à la base et qui, de ce seul fait, mériteraient de la part de ce candidat à la présidence du pays, un minimum de respect. Ou bien est-ce que je me fourre vraiment le doigt dans l’œil à n'en plus pouvoir?
En tout cas, Bondye konnen...
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