dimanche 20 avril 2014
Pâques
Pâques. Encore une fois. La septième en ce pays… Et l’on dira que le temps ne passe pas vite… Mais cette année, on ne la sent pas, la fête de Pâques. On reste encabanés, comme s’il faisait mauvais dehors alors que, comme toujours, le soleil brille et le ciel est bleu. Serions-nous saturés de ce climat que l’on qualifie si aisément de paradisiaque? Car entendons-nous : comment penser que le paradis pourrait être situé sous des latitudes nordiques, avec ce cocktail de pluie / neige fondante / brouillard qui vous est si familier, gens du nord?… Vous imaginez le paradis comme ça, vous? Je parie que non. Eh bien tout ça pour vous dire que le beau climat, nous l’apprécions encore et toujours mais avec moins l’urgence d’en profiter abusivement, de s’y vautrer et de s’en soûler. C'est d'ailleurs pour cette raison que souvent, il n’est pas rare pour nous de rentrer au Québec en mai et d’y voir des gens paradoxalement nettement plus bronzés que nous! Le besoin de soleil en cette période est tel, pour les gens du nord, qu’on y voue presque un culte, une adoration. En fait, c’est un peu une forme de résurrection, de renaissance que le printemps au Québec ou dans n’importe quel pays qui connaît l’hiver : la nature se secoue de sa torpeur, fait quelques réchauffements et passe à l’action! Et ça repart en grand, car il faut faire vite : l’hiver s’en revient!
C’est sans doute pour cela que j’ai la nostalgie de mes jeunes Pâques : c’était vraiment la grande fête de la résurrection de la vie, étouffée depuis des mois dans son cercueil de neige. Oui, il y avait les cloches, la messe (après tout, c’était dimanche) et le lapin en chocolat; mais surtout, il y avait l’eau qui ruisselait le long des rues, les oiseaux qui gazouillaient, les mouches qui bourdonnaient, le gazon jaune encore mouillé sur lequel on ne manquait jamais de s’asseoir tellement on voulait que ce soit l'été, sans oublier bien entendu les filles, si jolies dans leur petites robes printanières. Pâques, c’était ça. Rien de plus, mais cela suffisait largement.
Ici, comme je vous l’ai narré il y a deux ans, la tradition est à la fois religieuse et culinaire et ne nous concerne pas vraiment ni d’une façon ni de l’autre. Mais pour le peuple haïtien, il n’en faut pas plus pour semer l’effervescence et célébrer la fête comme il se doit : dans la prière et à manger — du poisson si possible! Et pour ce qui est de la valeur symbolique de la résurrection, eh bien on repassera... Incidemment, si vous avez lu Stéphane Laporte ce matin, vous avez pu apprécier son ironie légère et légèrement irrévérencieuse, mais ô combien amusante, justement sur ce thème de la vie éternelle telle que la religion nous l’a présenté sans nous l’expliquer, car si l’on croit, à quoi servent les explications, je vous le demande? Mais entre nous, avouons que oui, le thème de la résurrection des morts se prête assez bien aux moqueries d’un brillant esprit…
Tout de même et ayant eu la curiosité de répondre à la question du jour de La Presse (Que représente d'abord pour vous la journée de Pâques? (a) une fête religieuse (b) une fête familiale (c) une journée comme les autres), je trouve significatif que pour plus du tiers des répondants, le jour de Pâques est simplement un jour comme un autre. Et j’avoue que pour nous également, même avec la meilleure volonté du monde, il nous est difficile d’en faire un dimanche différent des autres…
Jésus est-il vraiment ressuscité en ce jour spécial? Comme on nous l’apprenait dans le Petit Catéchisme : « Personne ne le sait sur la terre ». Mais rien n’empêche d’y croire… en mangeant son lapin au chocolat…!
Joyeuses Pâques!
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