samedi 22 septembre 2012

Un autre retour


Je serai franc avec vous : je n’ai pas vraiment le goût de vous parler de notre retour. Oui, nous étions contents de retrouver nos pénates haïtiens; oui nous étions heureux de revoir tous ces gens qui étaient manifestement heureux de nous revoir eux aussi; oui, nous étions ravis de voir les chiens, notre bourricot et les arbres et les plantes qui ont profité de notre absence pour pousser tropicalement (= excessivement), mais la fatigue, la situation politique du pays, les petits problèmes au travail ont tempéré notre joie. Et puis, aussi bien vous le dire : nous avions les bleus de quitter notre havre nordique en cette saison si merveilleusement belle, surtout si le soleil est de la partie. Or, il y fut. De la partie, je veux dire. Sans relâche, chose exceptionnelle sous nos latitudes nordiques, le ciel fut d’un bleu impeccable et la température, douce comme jamais pour la saison. Est-ce un effet du réchauffement climatique dont tout le monde parle? Dur de ne pas y croire, qu’importe ce que les statistiques climatiques diront. Quoi qu’il en soit, sous le soleil de septembre, les couleurs automnales étaient magnifiques, croyez-moi. En fait, je pense que tous s’entendront pour dire que les mois d’août et de septembre ont été, jusqu’à présent, exceptionnellement doux. Au point que Stéphane Laporte en a même fait une chronique, ma foi digne d’éloges et que je vous invite à lire sans retenue. Voilà un monsieur qui sait écrire, personne ne me dira le contraire… Et Stéphane nous apprend, entre autre choses, que l’automne débute officiellement aujourd’hui et quelle belle clôture de cet été qu’on qualifie déjà de mémorable.

Alors, gens du Québec, vous me comprenez. L’appel tropical, cette fois, n’offrait rien de séduisant, au contraire, puisque la chaleur et l’humidité excessives n’ont rien pour séduire, nous serons d’accord. Mais nous sommes là tout de même, tout simplement parce que c’est ici qu’est notre place, notre home, notre chez-nous. Et après quelques jours, l’histoire reprend là où on l’avait laissée et on se sent à nouveau réellement chez nous. Comme quoi tout est relatif. Relativement relatif si j'osais...

Et puis je ne vous ai pas parlé de la journée du retour proprement dite, celle où l’on prend l’avion après quelques heures à poireauter, où l’on attend désespérément après nos bagages qui n’arrivent pas (près de deux heures, ce n'est quand même pas rien), où on se tape quatre bonnes heures de route en pleine noirceur dans des conditions pas vraiment idéales. Cette étape-là n’est jamais agréable, sauf peut-être pour ceux ou celles qui ne l’ont jamais vécue. Mais pour nous, c’est juste : va-t-on finir par arriver? Oui, vers les 22h30…

Mais tout ça est déjà derrière. Le travail, notre raison d’être en ce pays, nous attendait en se frottant les mains d’anticipation et il a tôt fait de nous tomber dessus à bras raccourcis. Si bien que nous revoilà dedans et ma foi, c’est moins difficile qu’on le croyait. La nostalgie automnale se dissipe comme la brume matinale que la semaine dernière encore, nous pouvions contempler sur notre lac et nous nous sentons d’attaque. Et les fronts ne manquent pas…

Il s’agira maintenant de bien choisir nos batailles pour éviter d’épuiser trop vite les ressources énergétiques que nous venons de refaire. Et ce n’est pas facile quand tout est prioritaire…

Mais un jour à la fois, n’est-ce pas? On ne s’excitera pas, c’est promis… En passant, que pensez-vous de ma photo de la belle rudbeckia, cette marguerite de fin d'été?

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