dimanche 28 décembre 2008
Hors du pays
Eh bien? Vous pensiez bien que j’avais tout laissé tomber, n’est-ce pas? Avouez que l’idée a crû en votre esprit comme de la graine de pissenlit au printemps… Eh bien vous avez eu tort. Certes, je n’ai pas écrit beaucoup en décembre. C’est mon choix plus que n’importe quoi d’autre. Mais aujourd’hui, en vacances—si l’on peut appeler ces quelques jours de farniente «vacances»—je vous reviens et je vous raconte.
Jour I— 26 décembre (vendredi)
Nous avons quitté Les Cayes par l’avion du midi, et après un court vol sans histoire de tout juste 30 minutes, avons atterri à l’aérodrome de Port-au-Prince, d’où nous avons gagné l’aéroport international à pied. Nous avions pensé que, puisque nous ne changions pas de compagnie aérienne, nous n’aurions pas à changer d’aéroport, mais puisque nous quittons le pays, il faut passer par les envolées internationales. Notre marche d’une vingtaine de minutes nous a fait du bien, malgré le soleil de plomb; au moins, elle nous a dégourdis un peu. On attend quelques heures, et enfin, on s’embarque pour pas longtemps : pas même ¾ d’heure! C’est que la distance à vol d’oiseau entre les deux capitales n’est pas tellement grande, et si on prend du temps par la route, c’est justement à cause de la route elle-même!
Comment, vous n’avez pas encore deviné l’autre capitale? Celle de notre destination de vacances? C’est la voisine, bien sûr, Santo Domingo, capitale et métropole de la République Dominicaine.
Le taxi nous emmène en tout confort à l’hôtel Meliá, un palace qui trône face à la mer. Notre chambre, au 11e étage, ne manque pas de chien ni d’espace. Nous nous y plairons, nous le sentons. Ne reste plus qu’à dérouiller notre espagnol—ce que nous avons commencé à faire avec le volubile chauffeur du taxi—et à s’offrir un bon steak, notre repas traditionnel de «Vive les vacances». Morphée nous appelle et ce n’est pas un appel qui nous rend triste. Une journée de voyage, si courte soit-elle, reste toujours une journée fatigante, ne serait-ce qu’à cause des changements qu’elle entraîne. Mais nous sommes faits forts…
L’impression générale en est une d’une réminiscence plaisante : mais comme le temps a passé! Sept ans déjà, depuis notre dernière visite en terre dominicaine qui, pourtant, est si proche d’Haïti! Si proche et pourtant, si loin dans sa culture, ses mœurs et le niveau de vie de ses habitants. Car si la République n’est pas un pays riche, elle n’a tout de même rien de comparable à ce pays tout estropié qu’est Haïti. Ici, les pauvres sont discrets : on ne les voit pas hanter les rues comme c’est le cas chez le voisin. Ici, on peut prétendre que la pauvreté n’est pas là : pas en Haïti. Cela dit, reconnaissons-le, nous ne sommes pas venus pour régler le cas des pauvres, mais plutôt pour s’offrir quelques jours d’un luxe qui, s’il existe en Haïti, n’est quand même pas à la portée de toutes les bourses, et cela inclut la nôtre, hélas! Mais ici, en République, $100 US font long feu et nous procurent une belle valeur de petits délices, dont je vous reparle demain!
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