lundi 20 juillet 2009

Fait-y assez chaud!


C’est juillet. Dans l’hémisphère nord, cela correspond à un angle de frappe du rayonnement solaire plus direct. Conséquence bien connue de tous, il fait plus chaud. Dans les pays nordiques, cela s’appelle l’été. Ici, les saisons n’existant pas—comment les distinguerait-on?—, on parle simplement des mois chauds. Et juillet cette année l’est particulièrement.

Vous me direz que, étant sous les tropiques, c’est juste normal. Sans doute, sans doute. Mais quand les Haïtiens disent que c’est chaud («anpil chalè»), c’est que c’est vraiment chaud, croyez-moi sur parole.

Pourtant la température, exprimée en degrés, n’est pas si excessive : 36-37° C, ce n’est rien pour battre des records. Dans le désert, j’ai fréquemment vu des 42-44° C et là, on se sent vraiment cuire… Mais ici, en plus de la chaleur, il y a l’humidité qui joue et qui en ajoute. Ainsi, l’index de chaleur (heat index pour les bilingues) atteint aisément les 43-44° C, ce qui fait que, bon, c’est chaud, c’est bien clair!

Or, la chaleur, ce n’est pas comme le froid : quand on a froid, on peut toujours s’habiller davantage, mais quand on a chaud et qu’on est déjà à peu près nu, c’est dur de s’ajuster! Évidemment, on s’ajuste quand même. Contrairement aux ours polaires ou aux phoques, nous sommes une espèce adaptable, alors on s’adapte. Ainsi, on évite le soleil. On évite de s’exciter. À l’intérieur, on met les ventilateurs au maximum ou mieux, si l’on a cette chance (comme c'est le cas au bureau), on climatise. La nuit, on dort en tenue d’Adam (ou d’Ève, c’est selon), avec un ventilateur dirigé tout droit sur les parties charnues, en priant pour ne pas subir une interruption de courant. On met la bière au congélateur une heure avant de la consommer et on la verse dans des chopes elles-mêmes congelées. Même chose pour le vin. Bref, on s’adapte, vous dis-je.

Mais les autres, les Haïtiens qui n’ont pas d’électricité, qui vivent dans des maisons coiffées d’un toit de tôle et qui n’ont pas de bière au congélateur, comment font-ils? Il n’y a pas de secret : ils souffrent en silence. Ils attendent que ça passe. Car on sait que cela finit par passer. Déjà, août et septembre avec leurs pluies diluviennes, nous apportent un peu de fraîcheur et en octobre, tout rentre dans l’ordre ou à peu près. Tant qu’un ouragan ne se pointe pas à l’horizon, bien entendu…

Et dire que pendant ce temps, certains, certaines se plaignent ailleurs de temps maussade et de températures trop fraîches… C’est pas drôle, je vous dis!