mardi 30 juin 2009

Charmante visite



Nous recevons parfois la visite de membres de la famille (trop rare, il faut bien le dire) ou d’amis plus ou moins proches et cette visite nous remplit de joie. La durée du séjour varie beaucoup, mais l’essentiel reste que nous puissions accueillir, de temps à autre, nos parents et amis, juste pour le plaisir de partager quelque bons moments ensemble. Laure fait cependant figure d'exception.

Mais qui est Laure?

Laure vient du passé. Un passé qui, contrairement à ce que j’avais pu croire, n’a pas disparu dans les brumes du temps, mais est resté en état d’hibernation jusqu’à ce que—merci Facebook—la connexion soit réactivée. Qui l’eût cru?

Il faut en effet remonter à la période de Deschapelles pour voir apparaître Laure dans notre vie : une jolie petite fille de 9 ans, au cœur triste et à l’intelligence vive. Caractère difficile, il va sans dire, mais pas moins attachant pour autant. Et le temps a passé et on a fini par s'apprivoiser mutuellement. Puis vinrent les tristes circonstances de notre départ en catastrophe et avec ce départ, la séparation d’avec tous ceux, toutes celles qui nous étaient chers, incluant Laure qui avait 13 ans à l'époque.

Sept ans passèrent…

Puis, ayant eu l’idée farfelue de regarder s’il se trouvait sur Facebook quelques vieilles connaissances oubliées, j’ai retrouvé Laure. Lui ai écrit. Elle a répondu. L’ai invitée à venir nous voir. Elle a accepté. Si bien que, en ce jour de notre retour, j’ai revu Laure pour la première fois depuis 7 ans et ma foi, en suis resté bouche bée : la jolie petite fille s’était transformée en jeune fille menue et, je l’avoue bien franchement, fort jolie, c'est le moins qu'on puisse dire et je vous prie de me croire sur parole! Charmante, dites-vous? Encore là, c’est peu dire, mais si charmante signifie capable de charmer, de faire tomber sous un charme, c’est-à-dire d’ensorceler, alors là, oui, nous sommes d’accord, Laure est vraiment charmante!

Laure a surpris tout le monde ici, d’abord par son côté frêle mais qui n’a peur de rien, puis par sa capacité de parler le créole couramment, enfin par son profil discret, éthéré, mystérieux… Évidemment, certains mâles que je ne nommerai pas se sont mis à saliver, mais cette biche n’est pas facile d’approche et ils auront dû se contenter de regarder passer le train…

Mais pour nous, ce fut surtout une belle visite, charmante (l’ai-je dit?), vivifiante, fraîche et fleurie, qui nous a permis de constater que, en dépit du temps passé, les liens sont toujours là et le pont permettant d’enjamber le torrent de la vie pour mieux goûter le parfum de la jeunesse reste tout à fait praticable, même s’il donne un peu le vertige…

Merci Laure! Pour plus que tu penses!

lundi 29 juin 2009

Rebondissement de la balle...



Juin s’achève déjà. Un mois important, puisqu’il marquait, entre autres choses, la cinquantaine de ma douce moitié. Pour la circonstance, nous avions choisi d’aller passer une courte semaine au Québec, mais le destin a bien failli y opposer son veto…

Je ne vous ai jamais parlé de la balle. Pas la balle de ping-pong ou de tennis, mais la balle comme dans «arme à feu». Sept ans plus tôt, lors d’une nuit mémorable en Haïti, on nous avait tiré dessus («on» étant toujours indéfini). Trois coups de feu, trois balles. Sciemment, volontairement, intentionnellement. Presque à bout portant, genre 60-70 cm. Mais la chance, l’ange gardien ou l’intervention divine (au choix), nous avait épargnés. Presque. Car ma douce et tendre moitié avait quand même reçu l’un des trois projectiles dans le dos, lequel s’était logé dans l’os du bassin où il s’était stabilisé. Et comme il semblait vraiment stable, les recommandations médicales s’accordaient pour dire qu’il valait mieux ne rien faire que de passer au bistouri. Ce que nous fîmes. Les années passèrent et jamais la balle ne se manifesta d’une manière incommodante. Jamais, jusqu’à l’anniversaire de cet incident, soit le 16 mai dernier. Jour pour jour, pratiquement, sept ans plus tard, ma compagne s’est mise à avoir mal à "sa" balle. Et pas rien qu’un peu. Très vite, nous avons conclu que balle comprimait le nerf sciatique et qu’il n’y avait pas vraiment de solution temporaire, comme l’a d’ailleurs confirmé le médecin cubain qu’elle a consulté. Il faut donc retirer la balle. Mais nous sommes censés quitter le pays dans quelques jours, ne l’oublions pas...

Tout de même, l’intensité de la douleur ne nous donne pas le choix : le vendredi, Chantal s’envole pour la capitale où elle revoit le même médecin qui l’avait opérée l’année dernière (voir Se faire soigner en Haïti). En moins de deux, toute l’équipe médicale est en place et la balle est finalement retirée, non sans mal cependant. Mais pas pour la patiente. La balle extraite, le mal s’estompe. Le lendemain, elle est de retour au bercail (pas la balle!) et trois jours plus tard, nous nous envolons vers les cieux nordiques. Seuls quelques tiraillements viendront tempérer l’ardeur quinquagénaire de ma douce amie… (photos de la balle en dedans et au dehors, pour les sceptiques...)

La fête familiale fut une réussite totale, en grosse partie grâce à la clémence du temps. Habitués à la régularité de notre climat tropical, nous en oublions parfois les caprices de la météo nordique qui vous font passer d’une extrême à l’autre parfois en moins de 24 heures…

Quelques jours plus tard, une fois évanouies les vapeurs de la fête, nous reprenons l’avion pour retrouver nos pénates habituels, non sans nous adjoindre la charmante compagnie d’une petite chérie dont je vous parle ultérieurement, car elle mérite qu’on s’y attarde quelque peu…