dimanche 7 septembre 2008

Gustav, Hanna, Ike… et quoi encore!


Les tempêtes tropicales se suivent et se ressemblent, sans être identiques. Certaines forcissent au point de se changer en ouragan (il faut que le vent souffle à au moins 118 km/h pour qu’on commence à parler d’ouragan), certaines s’étiolent faute de souffle. Ce fut le cas, entre autres de JOSEPHINE. Mais ces tempêtes nous rendent la vie difficile et causent parfois des dommages importants. Et, bien sûr, il y a toujours des malheureux qui en meurent. C’est une fatalité. L’État a beau faire des annonces répétées à la radio—même les téléphones cellulaires y vont de leur mises en garde—l’ignorance fait que certains, certaines se font prendre les culottes baissées, si je puis dire. Ici, en Haïti, ce n’est donc pas tant la force de la tempête que l’ignorance et l’état précaire du pays qui sont la source des pertes de vie et des importants dégâts matériels.

En ce sens, j’avoue que je ne suis pas tellement d’accord pour dire que GUSTAV a fait ceci ou que HANNA a causé cela. Dans ce pays, il faut juste une chiquenaude pour que tout s’écroule. Ainsi, quand JEANNE a passé, en 2004, nous étions au pays et ce n’était qu’une simple tempête tropicale qui avait surtout touché l’est de la République Dominicaine. Jusque là, rien de majeur. Mais Haïti est un pays de montagnes. Et lorsqu’il pleut en montagne, l’eau descend vers la mer. Or, Gonaïves était sur la route de cet écoulement, l’eau s’y est donc accumulée, ce qui a causé les inondations et les pertes de vie qui s’en sont suivies. Ce n’est donc pas l’ouragan, mais les inondations et les coulées de boue qui ont été le vrai problème. D’ailleurs, quand on compare les pertes de vie des différents pays où JEANNE a passé, on s’aperçoit que quelque chose cloche : République Dominicaine : 18; Porto Rico : 7; Haïti : plus de 3,000… Ne cherchez pas l’erreur, y’en n’a pas! Simplement, Haïti est trop fragile.

Ainsi en est-il de HANNA : ce n’était qu’une simple tempête, mais elle nous a donné pas mal de pluie et encore une fois, l’eau s’accumule vite, bloque les routes, emporte les ponts et les maisons et menace les gens. C’est une précision qui m’apparaît importante, car jusqu’à présent, nous n’avons pas eu à subir l’assaut d’un véritable cyclone comme ce fut le cas à la Nouvelle-Orléans. Et il faut se croiser les doigts, prier «Jésus, Jéhovah ou Vichnou», comme le chante l’autre, pour que Haïti continue d’être épargnée, car je vous le dis, le jour où un véritable ouragan de force 4 frappera, ce sera l’hécatombe.

Présentement, la seule route qui mène à Port-au-Prince est toujours coupée : un pont a été emporté et le niveau de l’eau est trop élevé pour permettre le passage des voitures à gué. Au nord, d’après ce que j’ai entendu, c’est désastreux : Gonaïves est encore isolée et les inondations y ont été assez fortes, merci. Or, au moment où j’écris ces lignes, IKE passe au nord et il pleut, ce qui n’arrange rien à l’affaire, vous l’aurez compris…

Mais la saison va finir par finir et la vie va reprendre son cours normal ou à peu près, car qu’est-ce que la norme dans ce pays?